LinkedIn restreint son outil d’analyse concurrentielle pour les comptes gratuits. Une décision qui pousse à repenser nos stratégies de veille et questionne la valeur des abonnements.
Le rideau tombe sur l’une des fonctionnalités de veille les plus accessibles de LinkedIn. La plateforme a annoncé une limitation drastique de son outil d’analyse de la concurrence pour les pages Entreprise gratuites, confirmant sa volonté de pousser les professionnels vers ses offres payantes. Cette décision stratégique, bien que logique d’un point de vue commercial pour LinkedIn, rebat les cartes pour de nombreux marketeurs, PME et freelances qui comptaient sur cet outil pour affiner leur stratégie de contenu et leur positionnement.
Ce qui change concrètement pour les utilisateurs
Jusqu’à présent, l’onglet « Analyse des concurrents » permettait de se comparer à une liste de plusieurs concurrents, en suivant des métriques clés comme la croissance du nombre d’abonnés ou le taux d’engagement. C’était un excellent moyen de s’étalonner et d’identifier les bonnes pratiques du secteur.
Mais le changement est de taille. À compter du 15 octobre, les utilisateurs non payants ne pourront comparer leur page qu’à un seul concurrent, alors que les abonnés Premium pour les pages entreprises (à partir de 99 $/mois) garderont accès à la comparaison avec neuf concurrents et aux contenus tendances de trois d’entre eux. Cette mise à jour transforme un outil de benchmarking polyvalent en un simple aperçu pour les comptes gratuits, et rend désormais la veille concurrentielle native sur la plateforme beaucoup moins pertinente sans abonnement.
L’impact direct pour les marketeurs : une veille à réinventer
Pour les professionnels du marketing, cette limitation a des conséquences directes. La perte de visibilité sur les performances d’un panel de concurrents complique l’analyse des tendances de fond et l’identification des stratégies de contenu qui fonctionnent. La question se pose alors : comment maintenir une stratégie de contenu efficace sans cette vision d’ensemble ?
Cette décision risque de creuser l’écart entre les grandes entreprises, qui peuvent justifier l’investissement dans un abonnement Premium, et les plus petites structures pour qui 99 $/mois représente un budget conséquent. Pour ces dernières, il devient crucial de trouver des alternatives pour ne pas naviguer à l’aveugle.
Les alternatives possibles pour une veille concurrentielle efficace
Heureusement, la fin de l’analyse concurrentielle gratuite et étendue sur LinkedIn ne signifie pas la fin de la veille. Plusieurs solutions existent pour continuer à observer le marché. En voici 3 que nous jugeons pertinentes selon votre situation :
- La veille manuelle : Moins pratique mais gratuite, elle consiste à visiter régulièrement les pages des concurrents pour analyser manuellement leur ligne éditoriale, la fréquence de publication et l’engagement sur leurs derniers posts.
- Les outils externes spécialisés : Des plateformes comme Hootsuite ou Sprout Social offrent des fonctionnalités avancées d’analyse concurrentielle sur plusieurs réseaux sociaux, y compris LinkedIn. Bien que payants, ils centralisent les données et fournissent des rapports détaillés qui vont souvent plus loin que ce que proposait l’outil natif de LinkedIn.
- Les alertes et le suivi de mots-clés : Des outils de social listening comme Mention permettent de suivre ce qui se dit sur les concurrents, non seulement sur LinkedIn mais sur l’ensemble du web. C’est une approche complémentaire, centrée sur la réputation et les mentions de marque.
Il est aussi important de se rappeler que la performance ne se mesure pas uniquement en comparant les chiffres. L’analyse qualitative des contenus publiés par la concurrence reste une mine d’or, accessible à tous.
Faut-il céder à l’abonnement Premium ?
La décision de LinkedIn est un signal fort : la donnée de qualité se monétise. Chaque entreprise devra évaluer le retour sur investissement d’un abonnement Premium. Pour celles dont LinkedIn est le principal canal d’acquisition, l’investissement peut être rapidement rentabilisé. Pour les autres, cette limitation est peut-être l’occasion parfaite d’explorer des outils externes plus puissants ou de diversifier leurs sources d’information pour construire une stratégie de veille plus résiliente et complète.
En bref
- LinkedIn limite l’analyse concurrentielle à un seul concurrent pour les pages gratuites.
- Les comptes Premium (dès 99 $/mois) pourront suivre jusqu’à neuf concurrents.
- Ce changement impacte surtout les PME et freelances qui utilisaient cet outil gratuit.
- Des alternatives existent : veille manuelle, outils externes (Hootsuite, Sprout Social).
- La décision pousse à évaluer le ROI d’un abonnement ou à diversifier sa stratégie de veille.