Meta modifiera sa politique en Europe dès le 27 mai : vos publications, commentaires et informations publiques Facebook/Instagram entraîneront désormais ses IA génératives. Vos messages privés et contenus de mineurs resteront protégés, mais l’opposition devra s’exprimer via un formulaire dédié. Cette stratégie vise à affiner l’IA, tout en respectant (partiellement) la vie privée.
Meta s’apprête à modifier de manière significative sa politique en matière d’intelligence artificielle en Europe. La société a récemment annoncé qu’elle utiliserait désormais des données publiques provenant des utilisateurs européens de Facebook et Instagram pour perfectionner ses modèles d’IA générative.
Cette annonce intervient après que Meta ait précédemment affirmé que son assistant conversationnel, Meta AI, n’avait pas été entraîné avec des données d’utilisateurs européens lors de son lancement le 20 mars dernier.
La décision de Meta concerne spécifiquement les publications publiques et commentaires sur Facebook et Instagram. Les données exploitables incluent les légendes de photos, les commentaires, les publications, ainsi que toutes les informations publiques comme le nom, le nom d’utilisateur, la photo de profil, les activités dans les groupes, les pages et les canaux publics, en plus des stories et des reels.
Cependant, WhatsApp est exclu de cette utilisation des données. Selon l’entreprise, si un utilisateur commente sur Marketplace, une page Facebook, ou un compte Instagram public, ses commentaires seront donc accessibles à tous.
Les requêtes et questions adressées via Messenger à Meta AI ne font pas exception et pourront également être utilisées pour améliorer le logiciel.
Toutefois, les conversations sur WhatsApp, les messages privés sur toutes les plateformes, ainsi que les comptes de mineurs continueront à rester protégés de cette initiative.
Meta justifie cette utilisation accrue des données publiques par son objectif d’améliorer la compréhension linguistique et culturelle de son IA pour mieux servir les utilisateurs européens. L’entreprise souligne l’importance de former ses modèles à la diversité des dialectes, des expressions, des savoirs locaux, ainsi qu’aux différentes approches de l’humour et du sarcasme propres à chaque pays européen.
Afin de respecter le choix des utilisateurs, un formulaire sera disponible pour ceux qui souhaitent s’opposer à l’utilisation de leurs données. Les Européens recevront dans les jours à venir une notification les informant de cette nouvelle politique qui prendra effet le 27 mai.
Ce formulaire, accessible déjà ici, permettra à ceux qui le souhaitent d’exercer leur droit d’opposition, en demandant de ne plus utiliser leurs données publiques pour l’entraînement de l’IA. Une fois l’opposition enregistrée, elle sera appliquée à tous les comptes associés sous le même « Espace comptes ».
Cependant, Meta prévient que certaines situations peuvent entraîner le traitement de données d’utilisateurs ayant exprimé leur refus, par exemple lorsqu’une image ou une mention publique les concerne mais provient d’autres utilisateurs.
Cette nouvelle stratégie repose sur un avis du Comité européen de protection des données, qui a permis aux concepteurs d’IA de s’appuyer sur « l’intérêt légitime » pour utiliser des données personnelles, à condition de préserver l’anonymat des utilisateurs.
Selon Meta, ce dialogue s’inscrit dans une démarche constructive avec la Commission irlandaise de la protection des données, qui régule ces pratiques en Europe.
Il est à rappeler que Meta avait auparavant retardé le lancement de ses solutions d’IA en Europe afin de clarifier les besoins légaux des régulateurs locaux et s’était vu contraint de suspendre un projet similaire après des plaintes dans plusieurs pays européens.
📌 Source(s) et inspiration(s) :
En Bref
- Meta utilise désormais des données publiques de Facebook et Instagram pour former son IA en Europe.
- Les données exploitables incluent publications, commentaires, et informations publiques des utilisateurs.
- Un formulaire permet aux utilisateurs de s’opposer à l’utilisation de leurs données pour cette formation d’IA.
- La nouvelle politique entrera en vigueur le 27 mai, avec notification imminente aux utilisateurs.
- Meta agit dans le cadre d’un avis du Comité européen de protection des données, en collaboration avec la Commission irlandaise.