Des députés s’intéressent aux effets psychologiques de TikTok chez les mineurs

L’Assemblée nationale française crée une commission d’enquête sur l’impact psychologique de TikTok sur les jeunes, pour examiner la promotion de contenus nuisibles et les effets de l’app sur la santé mentale. Si un lien est établi, des modifications législatives pourraient suivre. TikTok de son côté, met en place des mesures pour limiter l’usage par les adolescents en réponse à ces préoccupations.

Adolescents utilisant TikTok, focus sur les enjeux de santé mentale et l'enquête parlementaire française.
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L’Assemblée nationale s’apprête à franchir un pas déterminant en créant une commission d’enquête qui évaluera l’impact psychologique de TikTok sur les jeunes utilisateurs.

Dans un contexte où le réseau social au célèbre algorithme occupe une place dominante chez les nouvelles générations en France et en Europe, cette initiative vise à explorer les risques potentiels associés à son usage.

D’après un article publié sur France 24, plusieurs interrogations préoccupantes sont soulevées concernant la plateforme. Parmi elles, on se demande si TikTok favorise la promotion de vidéos liées au suicide et à l’automutilation chez les jeunes, ou encore si elle contribue à la diffusion de contenus hypersexualisés qui pourraient altérer l’image corporelle des adolescents et mener à des troubles alimentaires.

Ces questions seront au cœur de l’examen par la future commission, laquelle devrait obtenir le feu vert de l’Assemblée grâce à une résolution transpartisane portée par Laure Miller, “députée macroniste”.

Cette démarche fait suite à un vote unanime en commission des Affaires sociales et réunira trente députés qui, durant six mois, analyseront non seulement l’algorithme de TikTok, connu pour créer des « bulles de filtres » confinant les utilisateurs, mais surtout ses effets psychologiques sur une jeunesse en pleine construction identitaire.

Selon une étude de Qustodio réalisée en 2022, les mineurs passent en moyenne près de deux heures par jour sur TikTok, bien que la plateforme soit théoriquement réservée aux plus de 13 ans. Malgré cette restriction, près de la moitié des enfants âgés de 11 à 12 ans y auraient accès, d’après des données de l’Arcom mentionnées par Mme Miller.

Au-delà des usages en eux-mêmes, la commission se concentrera sur l’impact potentiel de TikTok sur les comportements suicidaires des jeunes. Bien que l’enquête ne puisse interférer directement dans des affaires judiciaires actuelles, telles que la plainte de sept familles contre le réseau social en France, elle examinera la dispersion potentielle de contenus nuisibles auprès des utilisateurs vulnérables.

Une étude américaine de 2022 avait d’ailleurs révélé que les jeunes exprimant un mal-être sur l’application recevaient en moyenne beaucoup plus de vidéos sur des thèmes dangereux.

Au terme de cette enquête, si un lien direct entre TikTok et une dégradation de la santé mentale des jeunes est établi, cela pourrait pousser à des modifications législatives.

Dans d’autres parties du monde, des mesures sévères ont déjà été prises contre TikTok. Par exemple, l’Albanie s’apprête à suspendre l’application pour un an, tandis que l’Australie et le Venezuela ont adopté des approches régulatrices strictes.

Pour sa part, TikTok a commencé à introduire en Europe des fonctionnalités permettant aux parents de limiter l’usage de l’application par les adolescents. Le réseau social se dit attentif aux résultats de l’enquête parlementaire, tout en insistant sur le fait que les problématiques abordées ne lui sont pas exclusives.

L’entreprise a également mis en avant les efforts fournis en matière de modération, notamment la suppression massive de comptes présumés détenus par des mineurs de 13 ans.

📌 Source(s) et inspiration(s) :

France 24 – Effets psychologiques de TikTok sur les mineurs : l’Assemblée en passe de créer une commission d’enquête

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